Les migrants du temps, LIU Cixin

Quelques mois après la publication du premier volume des nouvelles complètes de Liu Cixin, Actes Sud nous offre une belle idée de cadeau pour Noël : Les migrants du temps, deuxième recueil composé de dix-sept nouvelles aux proportions cosmiques. Si L’Équateur d’Einstein ouvrait déjà une fenêtre attirante sur l’œuvre de l’écrivain chinois, ce nouveau livre convainc totalement de l’intérêt de lire Liu Cixin.

Vivre vieux

L’un des points le plus traité dans ces nouvelles, c’est le rapport de l’homme au vieillissement. Il peut se retrouver au centre des nouvelles, comme dans « 1er avril 2018» ou « Le Cercle». Ou simplement être inséré dans la toile de fond : les personnages peuvent profiter d’un traitement qui leur permet de vivre plus vieux. Ou ils peuvent bénéficier d’une congélation qui leur offre la chance de patienter jusqu’à une époque où leur maladie sera guérissable, où la Terre se portera mieux. Voire, comme dans la nouvelle éponyme, de « stocker » une partie de la population devenue trop importante pour que la planète puisse en supporter la charge. Le rapport de l’homme au temps est bien central dans ce livre. Comme l’indique d’ailleurs le titre de la nouvelle qui a été choisi pour nommer ce recueil : « Les migrants du temps ». Mais, à la différence des personnages de L’anachronopète, d’Enrique Gaspar, sans doute le premier récit de voyage dans le temps (puisqu’il date de 1887), Liu Cixin n’est pas très curieux de retour dans le passé, d’exploration des territoires et des peuples anciens. Il vise plutôt l’avenir. Et, souvent, l’avenir lointain, qui se compte en centaines, voire milliers d’années.

L’art, centre de tout

On avait déjà pu découvrir dans le premier recueil paru chez Actes Sud, L’Équateur d’Einstein, l’intérêt que l’auteur chinois porte à l’art en général (qu’il s’agisse de sculpture, comme dans « La mer des rêves » ou de musique comme dans « L’Hymne à la joie », présente dans ce nouveau recueil). Pour lui, ce mode de communication est universel, puisque l’on rencontre dans plusieurs de ses récits des représentants (souvent solitaires, comme les artistes anciens qui voyageaient de province en province) de races extraterrestres qui viennent partager leur talent. Mais attention, on est dans la démesure : l’instrument n’est pas un outil de taille humaine, mais un soleil ou une planète. Le public n’est pas les centaines ou les milliers de personnes contenus dans une salle de spectacle, mais l’univers. L’art est total et ses conséquences peuvent être énormes.

Plus homogène, à mon avis, que le premier volume, Les Migrants du temps offre un panorama réussi de la pensée de Liu Cixin et de ses préoccupations, qu’elles soient cosmiques ou plus terrestres, mais toujours grandioses. La tonalité est souvent sombre et pessimiste, mais une once d’espoir apparaît derrière le constat d’une humanité incapable de gérer correctement sa planète et ses ressources. Que ce soit seuls ou aidés d’extraterrestres, les habitants de la Terre savent déployer d’immenses capacités pour, au moins, tenter de s’offrir un avenir. Et c’est déjà bien.

J’ai écrit un court avis sur chacune des nouvelles. Attention, certains comportent des spoils qui peuvent gâcher la surprise. Vous êtes prévenus…

« Les hommes et le Dévoreur »

On commence sur des chapeaux de roues : l’humanité est confrontée à un ennemi gigantesque et meurtrier. Un immense vaisseau, capable d’encercler la Terre, fait route vers notre planète. Et l’on comprend vite que son but est de s’en emparer. Ou plutôt, de s’emparer de ses richesses. Et tant pis pour ses habitants !

Cette nouvelle donne le ton du recueil. Déjà amorcée dans le premier, L’Équateur d’Einstein, la tendance de Liu Cixin a utiliser l’espace et son contenu comme bac à sable explose dans ce deuxième volume. Place à la démesure. Ce ne sont pas des pays qui sont conquis, mais des planètes. Et je dois avouer que cela me plait bien (même si cela peut devenir lassant à la longue… comme tout, en fait). Il faut apprécier le temps long et aimer les personnalités fortes, capables de sacrifier leur vie comme celle de milliers d’autres au nom d’un idéal, d’une idée, d’un but. Ce que j’ai tendance, peut-être bêtement, à associer à une vision du monde chinoise, où l’histoire a habitué aux mouvements de foule, aux buts grandioses. Tout cela pour dire que le recueil commence bien.

Quelle est la raison d’être d’une civilisation ? Dévorer, bouffer, bouffer sans arrêt, s’agrandir et s’étendre sans discontinuer. Tout le reste est secondaire.

« Le Nuage de poèmes »

Retour des personnages de la nouvelle précédente, « Les hommes et le Dévoreur ». Une nouvelle civilisation extraterrestre fait son entrée. Bien plus puissante que les précédentes, qualifiées de divinités, elle doit décider de la survie de l’humanité. Un humain, poète, va faire la différence.

Retour, également, d’un thème favori de Liu Cixin : la force de l’art. La poésie est-elle capable d’influencer la marche du monde ? Peut-elle modifier la physionomie de l’univers ? L’auteur saupoudre, comme souvent, de la science sur ses réflexions : la quantité et la qualité sont-elles à placer sur le même plan ? Vaste question, que l’on peut se poser devant l’offre pléthorique en séries et autres films proposée par des plateformes gargantuesques. Dans le cas de cette nouvelle, cela donne un texte agréable à lire et pourvoyeur de pistes de réflexion.

« La Gloire et le rêve »

Une histoire tragique, qui prend aux tripes. Et si, pour éviter les guerres, on envoyait des champions de chaque camp. Les vainqueurs éviteraient des massacres, des destructions. Cette idée existe depuis une éternité. Les peuples anciens l’utilisaient pour éviter de se retrouver trop affaiblis face à d’autres potentiels adversaires. Ici, on envisage des jeux olympiques qui décideront du sort d’un conflit entre un pays d’Afrique d’une pauvreté phénoménale, en guerre depuis des années, avec des athlètes qui meurent de faim et ne peuvent s’entraîner et des États-Unis au meilleur de leur forme.

Réflexion intéressante qu’on retrouve en partie dans « Les migrants du temps » plus loin dans ce recueil : éviter les bains de sang par l’intermédiaire de représentants ou de l’informatique. Mais dans la plupart des cas, Liu Cixin manque d’optimisme face à cette solution et pense que les hommes préféreront toujours le sang versé. Pas très gai, mais terriblement réaliste, hélas !

Creuser un tunnel à travers la Terre n’est pas une idée si nouvelle, dit Deng Yang. L’idée avait déjà été soumise par au moins deux individus dès le XVIIIe siècle : le mathématicien Pierre Louis Moreau de Maupertuis, et un autre, mondialement célèbre : Voltaire.

« Le Canon de la Terre »

La science et ses progrès sont-ils synonymes d’accroissement du bonheur pour l’humanité ? C’est une des questions traitées par cette nouvelle forte. Une nouvelle fortement inspirée par Jules Verne, documentée, comme souvent (Voltaire est cité) et qui n’hésite pas à mettre en scène des forces gigantesques, qui dépassent le commun des mortels. On y traite aussi, en arrière-plan, de survie par le froid et donc de voyage dans le temps. Pour aboutir à une histoire à étages, bien ficelée, qui pose encore et toujours la question de l’intérêt de la science pour l’humanité. Et, surtout, de ses dangers. Comme dans « Nuit de lune » (une nouvelle qui vient vers la fin de ce recueil), Liu Cixin nous montre qu’aucun changement n’est anodin. Même s’il part d’un bon sentiment. Et ses conséquences peuvent être terribles.

« Les Penseurs »

Une belle histoire d’amour à travers le temps et les étoiles. Un médecin est appelé pour soigner un astronome tombé en montagne. Il fait alors la rencontre d’une astronome qui observe la scintillation des étoiles. Lui observe la femme, silhouette élancée. Mais il repart sans avoir exprimé son émoi. Ils se retrouvent plusieurs années après et parlent à nouveau des étoiles. Une remarque étonnante sur les observations effectuées ouvre des pistes de réflexion. Ils se reverront encore. Et encore. Une belle histoire, éthérée, lumineuse.

À notre époque, un peu d’insouciance et de liberté d’esprit n’est pas forcément un défaut.

« Les bulles de Yuanyuan »

Dans le Nord-Ouest de la Chine, zone quasi désertique, extrêmement aride, le gouvernement a implanté des villes nouvelles. C’est dans l’une d’elles que s’est installé un couple de chercheurs et qu’est née leur bébé, Yuanyuan. La mère cherche à ensemencer les plaines où presque rien ne pousse, au moyen de bombes de graines (les graines sont protégées par des cocons de glace et ne se réveillent qu’à la belle saison). Mais un accident d’avion la tue. Ne reste que le père, désolé, et sa fille Yuanyuan qui ne s’intéresse qu’aux bulles de savon. Pendant son enfance, son adolescence. Et même à l’âge adulte. Mais cette passion aura des conséquences inattendues.

Que voilà une belle nouvelle ! Je suis totalement rentré de dans et cette fable sur les rêves et leur force dans un monde bassement pragmatique m’a profondément ému. Certains passages pourront sembler mièvres ou naïfs à certains, mais qu’importe. L’histoire est belle et le « message » encourageant. Cela fait du bien après un démarrage plus sombre. Dernier mot : on retrouve l’amour de Liu Cixin pour les grands projets « à la chinoise », qui tentent de modifier jusqu’au climat d’une région entière.

Qui sait ? Peut-être que ma vie entière n’est qu’une plaisanterie. Mais je pense qu’il n’y a rien de mal à ça, papa. Consacrer sa vie à faire une bonne blague, c’est aussi une sorte de vocation.

« Le Miroir »

Un très haut dignitaire du parti cherche une taupe : qui peut ainsi obtenir et révéler des informations extrêmement sensibles, voire dangereuses, à cause de certaines malversations. Ses hommes de main n’hésitent pas à utiliser tous les moyens pour comprendre. Et un suspect est enfin arrêté. Mais son interrogatoire ne va pas se dérouler comme prévu.

Bon, on a encore droit à la théorie des cordes. Mais ce texte est peut-être ancien (d’ailleurs, pourquoi l’année de parution originelle de chaque nouvelle n’est-elle pas indiquée, comme c’est d’habitude le cas ? Je trouve cette information parfois éclairante). D’où la présence de cette idée séduisante mais dépassée (ne me demandez d’expliquer en quoi, je suis un inculte en la matière). En tout cas, si on oublie ce côté « dépassé », la nouvelle se lit avec un certain plaisir, comme une mécanique bien huilée qui broie qui doit être broyé.

« Prendre soin des Dieux »

Un jour, des extraterrestres débarquent sur Terre. Ils apprennent alors à l’humanité que ce sont eux qui l’ont créée et demandent l’asile : que les enfants s’occupent de leurs « pères », en quelque sorte. En échange, ils leur offriront une technologie tellement avancée qu’ils n’auraient jamais pu en rêver. Mais l’idylle va rapidement tourner au cauchemar.

Amusant de reprendre cette habitude très présente encore en Asie (bien moins en Occident) de s’occuper, à la maison, des membres les plus anciens de la famille et de la transposer avec nos « créateurs ». Amusant et, encore une fois, plein d’enseignements. Jusqu’où doit aller la reconnaissance ? Que peut-on espérer de nos bienfaits (si tant est que c’en soit vraiment) ? Et la fin présente une petite surprise qui donnera naissance à la nouvelle « Prendre soin des hommes ».

« L’Hymne à la joie »

L’ONU va connaître ses dernières heures. D’un commun accord, les pays ont accepté son inutilité : trop de tractations secrètes, d’intérêts tout sauf altruistes. Pour marquer le coup, il a été décidé d’organiser un concert final, avec comme soliste… Richard Clayderman. Richard Clayderman, pour ceux qui ne connaissent pas ou ont oublié, c’était ça. Soit… Mais au moment où la cérémonie va commencer, un phénomène mystérieux se produit dans le ciel. Au début, les participants ont l’impression que la Lune fonce vers la Terre. Puis on comprend que c’est en fait un vaste miroir qui reflète la planète bleue. Qu’est-ce donc que ce mystère ?

Une fois de plus, Liu Cixin montre son attachement à l’art et à ses implications. Et il n’hésite pas, une fois encore, à utiliser l’univers comme toile de fond.On s’en était déjà aperçu dans la nouvelle « La mer des rêves » parue dans L’Équateur d’Einstein. Je n’ai pas été tellement convaincu par ce texte, assez poétique, mais qui ne m’a pas touché.

« Prendre soin des hommes »

Une des autres versions de l’humanité dont avaient parlé les dieux de « Prendre soin des Dieux » est arrivée. Sacrément plus vite que prévu ! Autrement dit, les humains de notre Terre ne sont pas prêts. Pas du tout. Or, les grands frères (nom donné aux humains de l’autre Terre) ont des exigences, que le lecteur découvre au fur et à mesure. Attention, spoil : ils veulent que les écarts de richesse disparaissent. Car sur leur planète, cela a conduit au désastre : une seule personne possédait quasiment tout, y compris l’air respirable, obligeant ainsi le reste de la population à survivre dans des conditions indignes.

À travers l’outrance, comme il l’utilise de temps en temps dans ce recueil, Liu Cixin met le doigt sur un des plus grands fléaux de notre humanité : les différences de ressource entre les différents habitants qui frisent le ridicule et l’insupportable. Comment peut-on accepter de tels écarts, les justifier avec de bonnes paroles, des raisonnements en apparence justes, mais en vérité totalement insupportables, atroces d’égoïsme. Et ridicules quand on les pousse à l’extrême comme c’est le cas ici. Une démonstration par l’absurde plutôt réussie.

« La montagne »

Un engin extraterrestre surgit au-dessus de la Terre et commence à aspirer l’eau à partir de l’océan. Si cela continue, il va aussi éliminer toute l’atmosphère, conduisant à la mort de l’espèce humaine et de toute vie sur notre planète. Cette aspiration crée une montagne géante. Or, sur un navire non loin de la base de cette gigantesque colonne maritime, se trouve un ancien montagnard qui ne devait plus jamais grimper. Comme le monde semble voué à disparaître, il se lance dans cette expédition un peu folle. Et heureusement !

Encore une nouvelle qui met en scène les rapports entre un ou plusieurs représentants de l’humanité et des extraterrestres pas nécessairement cruels ou brutaux, mais qui considèrent les êtres vivants sur la Terre comme nous regardons les fourmis. Avec tous les drames potentiels qui en découlent. Mais c’est surtout la description d’une autre race, dont le milieu de vie est totalement différent du nôtre. Et donc, avec ses particularités et son histoire. Tout cela condensé en un court texte. Vraiment impressionnant.

« Nuit de lune »

À partir de ce texte, les nouvelles vont être plus courtes. Lors d’une de ces nuits où la lune brille dans le ciel de sa ville (suite à une pétition, les lumières ont été éteintes, pour une fois), un homme reçoit un coup de téléphone de… lui-même. Mais d’un « lui » du futur. Le but de cette communication : changer l’avenir, désastreux pour la planète et donc l’humanité. Mais rien ne sera aussi simple, bien sûr.

Une nouvelle assez vertigineuse par les bouleversements évoqués. Mais aussi assez pessimiste car on voit bien la difficulté de faire évoluer les sociétés dans la bonne direction. Ou, au moins, la moins mauvaise.

« 1er avril 2018 »

Et si on pouvait vivre plus vieux ? Ce serait parfait. Quoique. Mais comment accepter le fait que cette possibilité ne soit offerte qu’à un misérable pourcentage de la population tant cette technique coûte cher ? Et si on ajoute le monde virtuel, en pleine augmentation, dont une partie veut que les nations virtuelles soient reconnues par les nations physiques, on a de quoi s’inquiéter. Et se poser des questions. C’est ce que fait le narrateur, qui balance entre l’amour et l’immortalité.

Texte intéressant pour les pistes proposées, mais trop rapide à mon goût. Je n’ai pas eu réellement le temps de m’attacher au personnage, que j’ai trouvé un peu égoïste. Par contre, les hypothèses proposées pour notre avenir m’ont intéressé.

« Dialogue avec un fœtus »

Une docteure s’est aperçue qu’une grande partie du cerveau humain permettait, en principe, de stocker la mémoire des ancêtres. Mais, normalement, la possibilité d’y accéder est bloquée. Elle décide, avec l’accord d’une mère, de désactiver ce blocage. Et de parler avec le fœtus, dans le ventre maternel, afin de vérifier son hypothèse.

J’ai eu un peu peur en entamant la lecture de cette courte nouvelle : allait-on encore tomber sur un texte insistant sur le côté « être humain » du fœtus dès sa conception ? En fait, pas du tout. C’est une manière assez fine de Liu Cixin de proposer une hypothèse scientifique et d’en voir les conséquences. Désastreuses, bien évidemment.

« Pour l’amour de Taiyuan »

Nouvelle drôlatique où le tragique côtoie le ridicule. Suite à une déception amoureuse, une jeune femme conçoit un virus informatique assez anodin. Mais il va être repris plus tard et amplifié. Et ainsi de suite, de version en version, jusqu’à une catastrophe finale. Autre élément amusant de ce texte : Liu Cixin se met lui-même en scène, ainsi que Pan Haitian (si je ne me trompe pas). Et il ne se flatte pas, pour le moins, se transformant en raté magnifique. Cette nouvelle change considérablement des autres par son ton. Mais l’auteur voit toujours les choses en grand, comme le démontre la catastrophe finale.

« Les migrants du temps »

La Terre est trop remplie d’humains. Il faut la désengorger. Aussi, quatre-vingt millions (et oui, rien que ça) de habitants vont être congelés en attente d’un avenir meilleur. Des éclaireurs se réveilleront avant les autres, pour examiner l’environnement et la situation sociale. Un gouverneur décidera de l’avenir de son groupe. On assiste à plusieurs arrêts, plusieurs centaines d’années après le « départ ». Plusieurs visions de l’avenir qui correspondent peu ou prou aux idées habituelles de l’auteur chinois. Un texte sympathique qui évoque plusieurs idées d’avenir pas nécessairement enthousiasmante, mais crédibles.

« Le Cercle »

Au IIIe siècle avant notre ère, une tentative d’assassinat vise l’empereur Qin Shi Huan Di. C’est un échec car le potentiel meurtrier se rend avant d’avoir effectué le geste fatal. Il se met ensuite à la disposition de son ennemi. Or, c’est un grand savant qui propose d’approcher l’immortalité. Pour cela, il lui faut calculer le maximum de nombres après la virgule de π. Le savant invente alors un ordinateur humain : les soldats jouent le rôle des différents composants indiquant le 0 ou le 1.

Texte amusant et en même temps instructif, qui mêle histoire des hommes et des sciences. La création de cet ordinateur humain, géant par ses dimensions, si logique dans son fonctionnement est jubilatoire. Tout comme la fin.

Présentation de l’éditeur : Dans ce second tome de l’intégrale raisonnée de ses nouvelles, le lecteur familier de Liu Cixin retrouvera tout à la fois le vertige et le lyrisme singulier de cet auteur chinois, rendu célèbre par sa trilogie acclamée du Problème à trois corps. Il y élargit sa palette d’écriture, s’appropriant d’autres sous- genres de la science-fiction, comme le cyberpunk ou l’anticipation politique, flirtant parfois avec le polar ou même le théâtre. S’y côtoient des récits faisant la part belle à un merveilleux scientifique très vernien, où Liu Cixin explore, avec l’imagination débridée qui est la sienne, les mystères non encore résolus de la science, mais aussi des histoires plus audacieuses, s’emparant de thèmes écologiques et géopolitiques, et parfois même de corruption et de société de surveillance. À la fois singulièrement chinois mais toujours avec le langage universel de la science-fiction, Liu Cixin offre à voir la complexité d’une œuvre toujours en réinvention, qui préfigure autant qu’elle prolonge les explorations menées dans la trilogie du Problème à trois corps. En dix-sept nouvelles époustouflantes, cette anthologie consacre une fois de plus l’auteur chinois comme l’un des écrivains de science-fiction les plus incontournables du XXIe siècle.

Actes Sud, collection « Exofictions » – 12 octobre 2022 (17 nouvelles en grande partie inédites traduites (ou révisées) du chinois par Gwennaël Gaffric– 675 pages – 26,80 euros)

D’autres lectures : Gromovar (Quoi de neuf sur ma pile ?)Soleil vert (La sortie est au fond du web)


14 réflexions sur “Les migrants du temps, LIU Cixin

    1. Je suis bien d’accord sur la découverte. Et oui, peut-être cela peut-il te permettre de pénétrer ce genre que j’apprécie aussi moyennement (car je le trouve souvent trop réaliste et cela ne me donne pas envie). Liu Cixin voit les choses tellement en grand que cela rend les massacres moins durs à supporter.

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