Genocidal Organ, tome 3, Project Itoh & Gatô Asô

Conclusion de cette trilogie du génocide. L’ennemi est connu. Il est localisé. Les troupes d’élite américaines partent en chasse. Avec Clavis à leur tête, ils capturent John Paul. Et accessoirement d’autres dirigeants corrompus. Mais le retour ne va pas se dérouler comme prévu.

De l’action, à nouveau

Ce dernier tome s’ouvre à nouveau, après les habituels cauchemars de Clavis mettant en scène sa mère dans des états de décomposition variés, sur une scène d’action. On démarre sur les chapeaux de roue en pleine opération de récupération de l’ennemi numéro un. Toujours le même mode opératoire : la petite équipe est envoyée dans ses vaisseaux végétaux qui se détruiront une fois posés. Puis, ils se fraient un chemin jusqu’à leurs cibles sans faire de détails. Même si, comme cela était prévu dans le précédent volume, les adversaires rencontrés sont des enfants transformés en soldats. Pas de pitié : massacre garanti. Encore une fois la question : peut-on aller au-delà de l’horreur quand on a un but à atteindre ? Le dessin est efficace et tragique à la fois : on ne peut s’effacer devant le meurtre de ces jeunes guerriers fanatisés. Cette violence institutionnalisée est-elle acceptable au nom du bon droit ?

Un enfant n’est pas différent d’un adulte… Lui aussi n’est qu’un amas de chair !

Mais aussi la poursuite du questionnement moral

Car si ce tome fait la part belle à l’action, avec ses pages rapidement tournées, ses scènes aux lignes acérés marquant la vitesse, il continue la réflexion à propos de ce génocide ancré en nous, selon John Paul, et de ce que nous sommes prêts à faire pour défendre notre mode de vie. Le héros est américain, rappelons-le. Il tue au nom de l’American Way of Life. Mais est-ce le seul modèle ? Est-ce le bon modèle ? Et, par conséquent, est-il légitime d’aller de l’autre côté de la planète, sur un territoire étranger, sans demander aucune permission, afin d’abattre un homme qui ne correspond pas à nos critères ? Avouez que cette question est toujours d’actualité. Qui peut se permettre d’être juge et partie ? Certains, persuadés de leur bon droit, de la vérité qu’ils pensent détenir, s’arrogent le droit de décider pour d’autres. Et cela peut sembler légitime. Même à moi ?

Je ne vais pas épiloguer plus longtemps sur cette réflexion et vous laisser vous faire votre propre opinion. La fin de ce manga est certes convenue mais suffisamment forte pour perturber le lecteur. Qu’aurions-nous fait à sa place ? Que faisons-nous à notre place ?

Présentation de l’éditeur : À peine rentré de Prague que Clavis doit repartir en mission pour capturer vivant John Paul, le « touriste des génocides »… Alors que des complications viennent entraver le bon déroulement de l’opération, des soupçons commencent à émerger sur une éventuelle taupe infiltrée dans les plus hautes sphères du gouvernement américain ! L’ultime confrontation entre Clavis et John Paul est imminente, mais les mystères concernant ce dernier sont loin d’être résolus…

Pika, collection « Pika Seinen » – 3 juillet 2019 (Scénario : Project Itoh – Dessin : Gatô Asô – traduction du japonais : Jean-Benoît Silvestre –Gyakusatsu Kikan vol.3 (2017)– 240 pages – 7,50 euros / numérique : 4,49 euros)

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