Le Défi (Capitaine Futur – 3), Edmond HAMILTON

CF 3 couvePrésentation de l’éditeur :

Il y a Simon Wright, dit le Cerveau, ce qu’il est, littéralement, et dans un bocal de sérum : un scientifique exceptionnel. Et puis Grag, la montagne de fer indestructible dotée d’outils intégrés étonnants. Sans oublier Otho, l’androïde synthétique, spécialiste du combat rapproché, de l’infiltration et du camouflage. Ils sont les Futuristes, la plus stupéfiante association qui puisse s’imaginer. Et enfin il y a celui qu’ils ont élevé, celui qu’ils ont juré de protéger, celui qui est devenu leur leader : Curt Newton, le géant roux, le sorcier de la science doté d’un esprit hors normes, infatigable justicier connu des peuples du Système sous le nom de capitaine Futur.

Tous quatre veillent sur les neuf mondes et au-delà, attentifs, depuis leur base lunaire à l’emplacement secret.

Or le Destructeur a tout prévu : ses astronefs vont attaquer simultanément Neptune, Mars et Saturne pour y détruire les mines de gravium, une ressource essentielle. Mais aussi la Lune, afin d’y annihiler le capitaine Futur et ses Futuristes, seuls adversaires capables de mettre son plan en échec. Sauf que tuer le protecteur du Système solaire n’est pas si simple…

Figure centrale de l’Âge d’or de la science-fiction américaine, scénariste de quantité de comics, dont Superman et Batman, Edmond Hamilton (1904-1977) est considéré comme l’un des inventeurs du space opera. Avec la série du Capitaine Futur, développée entre 1940 et 1951, traduite dans le monde entier mais plus connue en francophonie sous le nom de Capitaine Flam suite à son adaptation en dessin animé par la Tôei Animation dès 1978, il jette les bases d’une sous-culture populaire appelée à connaître un succès planétaire sous ses incarnations cinématographiques modernes — Star Wars, Battlestar Galactica et autre Star Trek.

 

Mon avis :

La série de Capitaine Futur se poursuit avec la publication, après celles de L’empereur de l’espace et de À la rescousse, du Défi.

À nouveau, notre jeune héros va devoir affronter un ennemi terrible. Si terrible et prévoyant qu’outre la destruction des plusieurs mines de gravium (ce minerai indispensable à la conquête de l’espace et au commerce puisque lui seul permet d’équilibrer la pression entre les différentes planètes), il a prévu d’éliminer, dès le début, ce capitaine Futur si gênant. Et il est à deux doigts de réussir. Mais, bien évidemment, Curt Newton va échapper au danger et risquer sa vie à de nombreuses reprises (et dans Le Défi, il va vraiment passer plusieurs fois à presque rien de la mort).

Ce troisième opus est pour moi une réussite. Je trouve qu’Edmond Hamilton va en se bonifiant, prenant la mesure de son héros et de son potentiel. Ce vieux routier de l’écriture (il a écrit des dizaines et des dizaines de romans et de nouvelles) semble trouver un ton plus juste, laissant en partie de côté le clinquant de L’empereur de l’espace au profit d’une plus grande profondeur psychologique. Il n’oublie pas pour autant les envolées lyriques (« Toujours le capitaine Futur avait répondu. Toujours, il répondrait. La Terre pouvait danser en paix.« , page 201), propres à ce genre, mais qui sont mieux intégrées au rythme de l’histoire. Peut-être est-ce tout simplement aussi parce que je m’habitue, mais certains passages montrent mieux les doutes qui assaillent parfois le capitaine Futur. Et cela enrichit considérablement le roman.

On trouve toujours dans ce volume des inventions formidables, au doux parfum désuet (par certaines descriptions décidément dépassées : ah ! la magie de l’atome qui semblait si prometteuse en 1940, les verrières en verrite et les télévisions, ancêtres de nos omniprésents smartphones !), mais en même temps si actuelle par les thèmes (la machine à transférer les esprits d’un corps à un autre ; la destruction de ressources pour obtenir un monopole commercial). C’est une richesse de cet auteur d’avoir su trouver des thèmes qui passent le temps.

Comme dans les précédents volumes, l’auteur propose à son lecteur plusieurs suspects dès le début de l’ouvrage. Puis, il multiplie les pistes, vraies ou fausses, et ne révèle l’identité de méchant qu’à la fin. Et cela tient la route encore une fois : la solution n’apparait pas clairement, comme dans certaines productions pour la jeunesse (ou young adult) dès les premiers chapitres. Le Destructeur apparait dès la première page, dissimulé par sa combinaison spatiale. « Même la visière en verrite de son casque était peinte en noir, exception faite de deux ovales au niveau des yeux. L’homme à l’intérieur voyait ; de l’extérieur, il restait invisible. » (page 15). Et c’est réellement un ennemi tenace et dangereux pour le capitaine Futur qui se trouve mis en échec un nombre impressionnant de fois, par rapport aux opus précédents.

Mais la découverte de l’identité du coupable, si elle ajoute de l’intérêt, n’est pas la principale force de ce roman. Ce qui en fait le sel, c’est sa capacité à nous enchanter, à nous faire voyager dans des mondes peu réalistes par certains détails, mais très forts par d’autres : dans certaines pages où les Futuristes, en ordre dispersé, naviguent sur les océans de Neptune, je me suis retrouvé plongé sur cette planète hostile, au ciel chargé et lourd, aux courants contraires et dangereux, à la faune terrifiante.

Un roman d’une lecture fort agréable, donc, et qui laisse espérer une progression dans la richesse des personnages, dans la profondeur de leurs motivations, de leurs doutes. tout cela associé à une bonne dose d’aventures enthousiasmantes. Mais il faudra patienter pour lire le prochain tome des aventures du capitaine Futur.


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