Guide des genres et sous-genres de l’imaginaire, APOPHIS

Si vous aimez la SFFF et que vous avez une connexion à l’internet, je pense qu’il est inutile de vous présenter Apophis. Il a créé un blog voilà bien longtemps, Le culte d’Apophis, en toute simplicité. Et c’est devenu une référence dans les genres qui nous occupent. Or, il s’est toujours intéressé très fortement à la taxonomie. Au point d’écrire un guide, paru en 2018. Et voilà, cinq ans plus tard, une version augmentée.

Du numérique au papier

Ce guide est disponible en version numérique depuis un moment. L’idée de le faire imprimer dépendait des ventes du livre digital. Et pour un succès, ce fut un succès. Je n’ai pas accès aux chiffres, mais il semblerait bien que cela soit proche d’un raz-de-marée. Jugez-en plutpôt. Je cite Apophis s’adressant à ses lecteurs (dont je suis) : « Vous avez fait, un seul jour après sa parution, de la deuxième édition du Guide la seconde meilleure vente d’AMI en format électronique en septembre, à un cheveu derrière Les Chants de Nüying d’Émilie Querbalec. Pour les deux du fond qui roupillent ou les nuls en maths comme moi, cela signifie qu’en un seul jour, ce livre a fait aussi bien (du moins en version électronique) qu’une des locomotives actuelles de la collection… en un mois entier. » Pas mal, non ? Résultat, la version papier.

Mais comme rien n’est simple et comme, j’imagine, les éditeurs sont un peu frileux à l’idée d’en tirer un trop grand nombre d’exemplaires de peur de ne pas les vendre, les conditions de vente sont un peu spéciales. Pas de présence spontanée en librairie. Il faut le commander. En librairie physique ou en ligne. C’est pourquoi je prends le temps d’en parler ici. Car ce guide, s’il peut irriter les adeptes du laisser-aller et pros de la coolitude absolue, est une bible pour tout lecteur qui réfléchit à mettre de l’ordre dans sa bibliothèque autrement que par auteur, éditeur ou couleur.

Des catégories

Qui ne s’est trouvé un jour devant ce questionnement : à quel genre appartient un roman ? Par exemple, mon libraire, voilà plusieurs années, a décidé de trier un peu différemment son (petit) rayon de littérature de l’imaginaire. En séparant SF de Fantasy. Et, bien évidemment, nombre de titres se sont retrouvés dans une zone grise. Il a déjà dû ajouter une case fantastique. Puis une horreur. Et faire des choix pas toujours faciles à défendre. La série Le dernier apprenti sorcier de Ben Aaronovitch, par exemple, a eu du mal à trouver sa place et a été exilée en fantastique, tout en bas de l’étagère. Loin des regards. S’il avait possédé ce guide, mon libraire se serait sans doute moins cassé la tête.

Ainsi en va-t-il de moi, quand je cherche à préciser dans quel sens penche un récit. Car, comme le fait remarquer Apophis, certains écrivains « prennent un plaisir sadique à brouiller les frontières » et d’autres « vont les frôler ». Autrement dit, il faut toute la culture littéraire de notre auteur et toute sa rigueur pour parvenir à démêler l’écheveau plus que complexe qui sous-tend toutes ces créations. Et dès l’intro, on est mis en confiance : le propos sera clair et accessible. Du fait du style fluide de l’auteur. Et de son talent à utiliser à bon escient les bons exemples. Et je pars de loin, car les classements et autres mises en boites ne sont clairement pas ma spécialité. Pour que je comprenne et apprécie, il faut que ce soit bon. Ça l’est. Cet ouvrage m’a également permis de découvrir des titres passés à côté de mon radar et qui, pourtant, appartiennent à mes genres de prédilection (eh oui, même si je suis nul en classement, j’ai des zones de chasse déterminées). Comme Le lait de la chimère de Robert Reed, par exemple (et vous savez quoi ? Il est disponible dans ma médiathèque. Elle est pas belle, la vie ?).

Prenez Star Wars : certains spécialistes classent volontiers la saga de George Lucas non pas dans la SF… mais dans la Fantasy !

Le Guide des genres et sous-genres de l’imaginaire est un outil sinon capital, du moins très important quand on s’intéresse de près à la littérature de l’imaginaire et qu’on essaie de mettre un peu d’ordre dans ses lectures. Pour tout savoir des coulisses, il faut aller directement sur le blog de l’auteur qui en parle très bien ici. Et pour le commander, je rappelle le code Hachette (à communiquer à votre libraire au cas où) : 9782226483836 / 5631428 (un peu indigeste, cette série de chiffres, mais il faut ce qu’il faut). Bonnes découvertes…

Présentation de l’éditeur : Vous ignorez la différence entre un planet opera et un space opera. Vous avez quelque difficulté à distinguer un livre steampunk d’une gaslamp fantasy. Si on vous dit dieselpunk, vous pensez: « science-fiction anti-écologique, peut-être? » Pas de panique! Aucun genre, aucun sous-genre de l’imaginaire n’échappe à l’œil d’Apophis! Votre guide en ces terrifiantes et merveilleuses contrées. Apophis est tombé dans la SF quand il était tout petit. Après trente ans de lectures-tout-seul-dans-son-coin, il décide, sur la suggestion d’un professionnel de l’édition, d’ouvrir son blog, Le culte d’Apophis (https ://lecultedapophis.com/), afin de partager ses analyses et impressions sur les romans de Science-Fiction, Fantasy et Fantastique, qu’il dévore avec toujours autant de plaisir. Très intéressé par la taxonomie et la phylogénie de ces littératures, il commence l’écriture d’une série d’articles sur le sujet, qui formeront la base du présent Guide.

Albin Michel Imaginaire – 15 février 2023 (essai augmenté – 205 pages – Illustration : Aurélien Police – 14,90 euros / numérique : 1,99 euros)

Merci aux éditions Albin Michel Imaginaire (Gilles Dumay) pour ce SP.

D’autres lectures : FeydRautha (L’épaule d’Orion)Les chroniques de Feygirl


10 réflexions sur “Guide des genres et sous-genres de l’imaginaire, APOPHIS

  1. Merci infiniment pour cette critique ! La fluidité, la clarté, l’accessibilité du propos étaient un objectif important pour moi, et je suis heureux de constater, d’après les chroniques lues depuis 2018, qu’il a été rempli.

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