Premières lignes #15 : Trystero, Laurent QUEYSSI

Laurent Queyssi, c’est avant tout pour moi (et qu’il m’en pardonne) le traducteur. Celui qui a donné un coup de jeune à la trilogie de William Gibson (Neuromancien, Comte zéro et Mona Lisa disjoncte). Donc je pars avec un a priori extrêmement positif. Mais pour le reste, je ne sais rien. Ah si, ce récit est publié chez Mnémos, et plus précisément chez ce label Mu qui me réserve de bien belles surprises ces derniers temps. Un autre point positif, donc. Ouvrons la bête !

Premières lignes

4ème de couverture

Pour avoir créé un signe de reconnaissance repris par une génération de résistants à une Europe dévoyée, corrompue et autoritaire, Bruno Trivanen va être emprisonné. L’État lui volera tout, jusqu’à son nom, qui se retrouvera sur la couverture de romans qu’il n’a pas écrits.

Enfin libéré et quasiment assigné à résidence, il entreprend de rédiger ses mémoires, bâties comme un témoignage de son parcours, où il va raconter en détail le processus de création pour de futurs et improbables apprentis.

Quand, au détour d’une promenade, il rencontre Tristan, un jeune homme vivant en marge de la société, l’écrivain comprend que les symboles et les idées dépassent souvent, et de loin, leur créateur.

Trystero est un regard délicat et lucide sur la création, la somme d’une existence riche et tumultueuse, le roman d’une vie entre réalité et fiction dans un monde où chaque pensée critique est un crime.

Laurent Queyssi nous questionne, à travers les souvenirs d’un auteur qui a connu le succès, sur le pouvoir des mots et la portée de la pensée critique.

Brèves réflexions

Des réflexions, mais surtout des questions. Car si je lis la quatrième de couverture, je m’attends à entendre parler d’une société future détestable : « une Europe dévoyée, corrompue et autoritaire ». Donc une sorte de dictature qui a tenté de broyer un homme parce que son œuvre a servi à des contestataires ou des révolutionnaires. Ce n’est pas clair. Mais cela semble être l’idée. Donc une sorte de prévision négative de notre avenir. Un renfermement sur nous qui conduit à un régime dur et qui n’hésite pas à faire taire ceux qui le gênent. Une pointe de futur avec cet Aug qui semble remplacer nos smartphone et être directement implanté dans le corps. « Aug » pour « augmenté », sans doute. Des possibilités phénoménales en plus. Une possibilité d’intrusion phénoménale également. Car ce serait une porte d’entrée directe pour l’esprit. Mais j’extrapole.

Mais quand je lis les premières lignes (certes, c’est un avant-propos), je n’ai que des considérations sur l’écriture. Ce dont nous parle aussi la quatrième de couverture : « il va raconter en détail le processus de création pour de futurs et improbables apprentis ». D’où ma question principale. Quel point va dominer ? La narration des aventures, de la chute de cet écrivain ? Ou les réflexions sur l’acte d’écrire. Voire des conseils d’écriture dans un ouvrage qui sera forcément hybride. C’est important, car je n’aborderai pas cette lecture dans le même état d’esprit. Or, je le dis souvent, j’essaie de profiter au maximum des ouvrages qui passent entre mes mains, quitte à les laisser de côté si je ne suis pas dans l’humeur idoine. Donc, je vais devoir feuilleter davantage ce livre si je veux me préparer un peu. Et en jouir réellement.

Je pense rapidement mettre fin à ce suspens en attaquant Trystero. Je verrai vite si c’est une bonne idée.

En pratique

Laurent QUEYSSI, Trystero

Mnémos, label « Mu » (10 avril 2024)

192 pages

Édition brochée : 19 € / Édition électronique : 9,99 €

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5 réflexions sur “Premières lignes #15 : Trystero, Laurent QUEYSSI

  1. Intéressant cet incipit un peu méta comme ça.
    C’est rigolo ce que tu dis de Laurent Queyssi : pour moi aussi il est le traducteur (brillant) de Neuromancien ^^ Et je n’ai encore jamais rien lu de lui. Je file lire ta chronique !

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