Hors-Série n° (2024) de la collection UHL


Cela devient un rendez-vous incontournable du mois de mai : la parution du hors-série de la désormais célèbre et incontournable collection UHL (Une Heure-Lumière) des éditions du Bélial’. Toujours le même principe. Pour l’obtenir, gratuitement, il faut acheter au moins deux titres de cette collection. On a l’embarras du choix tant la plupart des textes qui y sont publiés sont de qualité. Les deux derniers parus, Kid Wolf et Kraken Boy de Sam J. Miller et La Marche funèbre des Marionnettes d’Adam-Troy Castro ne dérogent pas à la règle. Critiques à suivre si j’en ai le temps et le courage, mais ils sont très bons tous les deux dans des genres bien différents. En attendant, place à «Comment Quini le Calmar a égaré son Klobučar », une nouvelle de Rich Larson, dont j’ai déjà lu et aimé le roman Ymir, paru chez la même maison d’édition.

L’édito

L’édito de cette année fait un rapide bilan de cette collection : huit années, cinquante deux titres , sept hors-séries. Pas mal pour ce qui était un pari à sa naissance. Car le genre de la novella n’est pas une évidence en France comme elle l’est, par exemple, aux États-Unis. Dans l’Hexagone, les romans se taillent la part du lion. Les nouvelles, si elles sont regroupées dans des recueils ont une petite chance, et encore. Mais isolées, elles se retrouvent cachées dans des lieux peu accessibles au grand public. Alors les novellas, format hybride ! Et pourtant, quel succès ! Je pense même que la collection UHL est un moteur pour les éditions du Bélial’.

Suite à ce court bilan, Olivier Girard, le patron des éditions du Bélial’, présente rapidement Rich Larson, un fameux globe-trotteur. Cela explique la richesse et le mélange impressionnant de cultures que l’on retrouve dans ses textes. Une plume à suivre, assurément. Attaquons-nous à son récit.

La nouvelle : Ocean’s Eleven sous stupéfiants

Comme je le disais plus haut, j’ai lu et aimé le roman Ymir. Même si au premier abord j’ai été dérouté par le style très brut de l’auteur. Et son habitude d’inventer de nouveaux objets, hybrides, mêlant ancien et moderne. Avec de nouveaux noms. Souvent balancés comme ça dans le texte sans beaucoup d’explication. Au lecteurice de faire l’effort de comprendre à quoi ils servent et leurs origines. Heureusement que j’étais passé par cette première lecture. Comme ça, je n’ai pas été surpris par l’entrée en matière de « Comment Quini le Calmar a égaré son Klobučar ». Déjà, on est dans une nouvelle. Donc l’auteur ne va pas trainer des heures à tout expliquer. Mais en plus, c’est Rich Larson, alors, au boulot !

Mon implant de doigt effectue un bref scan.

Le personnage principal monte un gros coup : voler un Klobučar à un voleur avec qui il avait déjà travaillé. Et qui l’avait renvoyé. Ce qui est une injustice selon notre protagoniste. Ce hacker de haut vol veut donc se venger. Pour cela, il réunit une équipe. Bon, comme le récit est court, on se contente d’une petite équipe. Tout le monde n’a pas les moyens de Steven Soderbergh, on passe donc à « Ocean’s Three », mais c’est déjà très bien. Recrutement, opération, ratage et tout et tout. Rich Larson mène son affaire de main de maître et les pages se tournent à grande vitesse. Une sacrée bonne histoire. Qu’il vous faudra lire si vous voulez découvrir ce qu’est un Klobučar.

Une guide de lecture toujours original

Cette année encore, Camille « Vanille » Vineau se charge de nous présenter la collection UHL et ses (de plus en plus) nombreux titres. Elle cherche et trouve un point de vue différent à même d’intégrer tout le catalogue. Ce qui n’est pas évident ! « Confiez donc votre agenda de lecture à notre secrétariat. Il se chargera de le remplir pour vous, s’assurant que rendez-vous soit pris avec chacun des volumes de la collection « Une heure-lumière » ». Une présentation peut-être plus classique que les précédentes, mais c’est déjà très bien et se renouveler ainsi chaque année est un sacré défi.


Je suis toujours conquis par cette opération annuelle qui me permet de découvrir une nouvelle de qualité, de vérifier que j’ai bien tous les numéros de la collection et d’acquérir un bel objet (avec, une fois de plus, une magnifique couverture d’Aurélien Police). Merci au Bélial’ pour cette belle initiative et longue vie à UHL.

Présentation de l’éditeur : Une heure-lumière, c’est la distance que parcourt un photon dans le vide en 3600 secondes, soit plus d’un milliard de kilomètres…

C’est aussi le nom d’une collection qui vient de franchir les cinquante titres, un espace éditorial unique, tant par le fond que par la forme, au statut de référence dans le paysage brouillé des littératures de genre. Si Une heure-lumière célèbre les horizons nouveaux, nos hors-séries fêtent Une heure-lumière et ses auteurs emblématiques.

Et cette année le Canadien Rich Larson, dont les fidèles de la collection n’ont pu manquer Barbares, space opera punk et débridé qui réinvente le récit d’aventure spatiale à grand renfort d’idées et d’images fortes.
Une heure-lumière… comme un shot d’imaginaire corsé !

Rich Larson est né au Niger. S’il a vécu aux états-Unis, en Afrique du Sud, en Espagne ou à Prague, il a pour l’heure posé ses valises à Montréal. Depuis ses débuts en 2011, il a publié plus de deux cents nouvelles, souvent reprises dans les Year’s Best les plus prestigieux du domaine, et saluées par plusieurs prix de lecteurs. En France, le recueil La Fabrique des lendemains (Le Bélial’, 2020) a d’emblée raflé le Grand Prix de l’Imaginaire, avant que le roman Ymir (Le Bélial’, 2022) confirme le stupéfiant talent de cet auteur de 32 ans désormais considéré comme le fer de lance d’une SF post-eganienne survitaminée qui pulvérise les codes du genre.


Le Bélial’, collection « Une Heure-Lumière » – 22 mai 2042 (novella traduite de l’anglais [Canada] par Pierre-Paul Durastanti – « How Quini the Squid Misplaced His Klobučar » (2020) – 112 pages – Illustration : Aurélien Police – offert pour l’achat de deux UHL)

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