Mort comme au premier jour, Guillaume SUZANNE

Dès les premières pages, le personnage principal meurt. À vingt-huit ans. Bêtement, en plus : une chute dans un escalier. Seule consolation, c’est sans douleur. L’histoire pourrait s’achever ainsi. Mais ce n’est évidemment que le commencement. Il se retrouve dans un grand vide. Puis, en face d’un type. Et c’est là que tout débute réellement.

Un séjour de l’autre côté

Comme le titre l’indique, le récit va se dérouler au royaume des morts. Plus précisément dans ce qu’on appelle plus communément le purgatoire. Trois parties, qui correspondent toutes à un avis de décès. Du même personnage. Je n’en dis pas plus à ce propos, vous découvrirez bien assez tôt le pourquoi du comment. Pour en revenir au début, le narrateur est un peu perplexe. Comme nous le serions à sa place. Il finit par comprendre qu’il est ici en transit. Et qu’il doit découvrir le monde qui l’entoure et faire son choix pour la suite. Mais sans avoir droit à des précisions supplémentaires. Il doit se faire sa propre idée à partir de son expérience. Sans guide.

Enfin, ce n’est pas tout à fait vrai, puisqu’il a une personne qui l’accompagne. Entre le guide et le garde-chiourme. Pas nécessairement très sympathique ni très accueillant, ce Màtyas. Mais il font contre mauvaise fortune bon cœur et s’adaptent l’un à l’autre. Car cela doit durer près de deux mois.

De l’humour, encore et toujours

Mais rien de ce qui se passe n’est très sérieux. L’illustration de couverture, tout comme la cause la mort peuvent mettre la puce à l’oreille (ça, et les autres récits écrits par Guillaume Suzanne, dont Les poubelles pleurent aussi : ça donne le ton). Tout est donc sujet à plaisanterie, à regard décalé, à sourire en coin. On peut se rappeler que Terry Pratchett a mis en scène le personnage de la Mort (enfin, le Mort) avec un succès certain (si vous n’avez toujours pas lu les Annales du Disque-Monde et que vous n’êtes pas allergique à l’humour anglais, n’attendez pas, foncez. Maintenant ! J’ai dit, maintenant !). Alors je ne dis pas que Mort comme au premier jour m’a fait autant rire que les romans de Terry Pratchett. Mais par moments, certains épisodes m’ont bien fait sourire. Ce qui m’a un peu gêné, c’est le manque de rythme : certaines tentatives d’humour sont tombées à plat (pour moi : c’est le problème de l’humour en littérature – comme au cinéma d’ailleurs –, il s’épuise assez rapidement, s’essouffle). Je sentais bien que je manquais quelque chose ou que je restais à côté. Mais cela n’a pas gâché l’impression générale positive.

Les personnages croqués sont assez caricaturaux, mais sympathiques (ou antipathiques, selon) et j’ai pris plaisir à suivre leurs aventures, leurs pérégrinations, leurs délibérations. Et surtout, leurs erreurs. J’ai particulièrement apprécié l’idée selon laquelle les paroles sont accompagnée d’odeurs ou de parfums. Plutôt immondes au début, quand les nouveaux arrivants ne maîtrisent pas encore les techniques. Cela apporte une petite touche poétique (ou scatologique) à certains passages. Amusant.

Mort comme au premier jour est un court récit, une novella, agréable à lire, pas prise de tête, sans pour autant être vide de contenu. Vous allez pouvoir participer à son financement, si le cœur vous en dit, courant novembre sur Ulule (https://fr.ulule.com/mort-comme-au-premier-jour/). Et comme on est jamais si bien servi que par soi-même, l’auteur a créé une maison d’édition, Black Rabbit, pour s’autopublier. Souhaitons-lui bon vent et une longue vie.

Présentation de l’éditeur : À venir.

Black Rabbit – décembre 2022 (novella inédite – 76 pages – 8 euros)

Merci aux éditions Black Rabbit pour ce SP numérique.

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