
J’écris ce petit article car je me trouve devant, sinon un problème, du moins un questionnement. Comme mon blog commence à se remplir d’articles et que vous êtes un certain nombre à vous y arrêter (d’ailleurs, merci beaucoup à chacun.e), certain.e.s auteurs / autrices y font un tour.
Et, depuis peu, j’ai reçu quelques demandes de personnes désirant que je lise et parle de leurs textes. Intéressé (et peut-être un peu flatté), j’ai accepté. Mais, souvent (pour ne pas dire presque toujours), je me suis retrouvé devant des récits qui, s’ils ne me déplaisaient pas foncièrement, méritaient au minimum un sacré toilettage :
– orthographe approximative : je repense à la discussion à propos des coquilles dans les romans publiés et à la réaction de certain.e.s d’entre vous ;
– syntaxe difficile à supporter parfois : je repense à une nouvelle où des paragraphes de plus de dix lignes n’étaient composés que d’une seule longue phrase ponctuée de virgules. Quand c’est un procédé voulu par l’auteur et pensé pour donner un effet, apporter un sentiment, je veux bien. Mais clairement, là, ce n’était pas maîtrisé ;
– vocabulaire répétitif et approximatif : je m’aperçois, en écrivant ces petites chroniques, qu’il est difficile de ne pas se répéter trop, de ne pas alourdir ainsi ses paragraphes. Mais je ne me prétends pas écrivain et ne tente pas de publier de récit. Sans être trop maniaque, j’espère une certaine richesse de vocabulaire. Sans tomber dans la pédanterie.
J’arrête là la liste. Et vous expose mon dilemme : que faire ? Parler, comme le souhaite l’auteur / autrice, de ce qu’on m’a soumis ? Mais je ne pourrais faire abstraction de ces défauts qui m’ont empêché d’apprécier vraiment l’histoire. Ne pas en parler ? Mais je me trouve gêné car je n’ai pas répondu aux attentes de la personne. Pour l’instant, j’ai écrit aux personnes concernées en leur laissant le choix. La plupart du temps, je n’ai pas eu de réaction. D’où l’absence de critiques de ce genre de textes.
Si vous avez de l’expérience dans ce domaine et que vous voulez la partager avec moi, n’hésitez pas. Je suis preneur de conseils. Si d’aventure je reçois à nouveau de telles demandes.
Je pense que tu dois te demander, au-delà de toute flatterie (sentiment bien naturel mais dis-toi bien que tu n’es forcément pas le seul à avoir été contacté), si tu as vraiment envie de consacrer du temps à la lecture de ce genre de livres et ensuite à chroniquer le dit livre. Le temps est précieux et moults potentiels chef d’oeuvre n’attendent que toi. A minima, renseigne-toi sur l’auteur, la ME s’il y en a une, ça peut te donner des indications sur si ça vaut le coup ou pas.
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C’est un peu la raison de mon interrogation : j’ai déjà du mal à lire tout ce que je veux. Alors m’embarquer dans une lecture qui peut devenir pénible et me sentir obligé d’aller au bout et d’écrire une critique argumentée !
Je vais sans doute plus souvent passer mon tour.
Merci pour tes conseils.
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Comme le dit Tigger, je pense qu’il faut « élaguer » la sélection dès le départ. J’ai rencontré, et rencontre d’ailleurs un peu la même situation que toi. Et bien souvent, dès le premier contact et le résumé sont un bon indicateur de si ça peut me plaire ou non (je connais bien mes goûts aussi). Je me renseigne également sur l’auteur.
Et j’admets, peut-être ça fait de moi une personne pédante, à favoriser les textes publiés dans des ME à compte d’éditeur ; c’est en général déjà la garantie d’un travail au moins toiletté la moindre. Je passe peut-être à côté de jolies découvertes, c’est vrai, mais je m’évite bien souvent des déconvenues et de la frustration.
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Merci pour cet avis très détaillé.
J’ai beau me renseigner par avance, je me fais parfois avoir par certains avis dont je me demande d’où ils sortent et par des résumés flatteurs. Manque d’habitude de ma part, sans doute, à débusquer les exagérations.
Pour ce qui est du côté pédant, je ne pense pas. Je suis de ceux qui croient au travail des éditeurs, même si cela peut paraitre frustrant pour un.e auteurice dont le manuscrit a été refusé (j’ai du mal à bien me rendre compte, car je n’écris pas moi-même). Je sais qu’ils font un travail très important sur les récits proposés et leur permettent de s’améliorer. Pour notre plus grand plaisir. J’ai donc tendance à faire comme toi.
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Avant je faisais une chronique quoiqu’il arrive par honnêteté mais maintenant, pour ne par perdre plus de temps sur un texte qui ne m’a pas plu, je pense que je laisserai le choix à l’auteur…
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Merci pour ce témoignage.
Je pense que tu as raison et je ferai sans doute de même. Si j’accepte encore de tels textes…
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J’ai quelques fois accepté de lire ce genre de proposition et jamais je n’ai été au bout… c’est soit mauvais, soit pas abouti.
Donc aujourd’hui je refuse systématiquement.
Trop de livres, pas assez de temps…
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Je suis on ne peut plus d’accord avec toi, au vu de ma courte expérience.
Déjà que ma P.A.L. déborde (et en cette période de rentrée littéraire, cela ne va pas s’améliorer), je vais laisser tomber ce goût de l’aventure et rester dans les sentiers battus, plus sûrs.
Merci pour ce témoignage.
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Je suppose que tu parles de romans auto-édités ? Il m’est arrivé d’en lire : certains sont très bons, quand d’autres me sont tombés de la main.
Avant d’accepter un SP de ce genre, je répondrais qu’il faut d’abord décortiquer la quatrième de couverture : je n’ai jamais été emballée par la présentation d’un livre dont l’auteur auto-édité me sollicitait. Il y a des exceptions, bien entendu, mais c’est un indicateur. Et bien trop ont tendance à présenter leur œuvre comme exceptionnelle / sortant des chemins battus / une nouvelle vision : à fuir.
Ensuite, si le livre est disponible en numérique, tu peux feuilleter les premières pages sur les sites de vente d’ebooks : ça donne une bonne idée du style et de l’orthographe.
Enfin, si malgré tout tu as lu un livre qui t’a déçu, n’hésite à en informer l’auteur, de façon factuelle. Tu peux ne pas publier la critique – c’est ton choix – mais il n’y a aucune raison pour que tu n’indiques pas à l’auteur ce qui devrait faire l’objet d’une correction. Tu as passé du temps sur le sujet, des heures voire des jours, alors n’hésite pas à aller jusqu’au bout.
Et sincèrement, si l’auteur n’a pas la politesse de répondre à tes remarques, tu n’as plus de mauvaise conscience à avoir quant à une éventuelle publication.
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Merci pour ces conseils très précieux.
Effectivement, je parlais de livres auto-publiés ou venant de petites maisons d’édition que je ne connais pas.
Je note toutes ces techniques qui peuvent m’éviter de mauvaises surprises. Même si je crois, surtout en ce moment où plein de romans arrivent sur les tables des libraires pour ma plus grande joie, que je vais me cantonner aux récits publiés par les ME que je connais.
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En général, j’analyse déjà le message envoyé. Si je me rends compte que la demande est déjà bourrée de fautes ou que la personne n’a aucune idée de ce que je fais sur le blog et de ce que je lis, c’est mal barré.
Tu peux aussi te dire que toute demande qui sortirait d’un périmètre que tu définirais en amont ce serait un non. Par ex, pour moi tout ce qui est hors SFFF, sagas et jeunesse/YA c’est non direct.
En général, les résumés sont assez moyens, alors j’essaie de grappiller des infos ici et là, d’autres chroniques.
Ca permet déjà d’écrémer pas mal – et en ce qui me concerne, je crois n’avoir jamais dit oui à une demande ponctuelle comme ça (hors Simplement pro quand j’y étais). Le but n’étant pas d’envoyer se faire voir les gens, mais de s’assurer que ce que tu liras correspondra à tes goûts, que tu y prendras plaisir et surtout que tu accepteras d’y passer du temps sans que ce soit un fardeau pour toi.
Si tu refuses avant de lire, tu peux orienter éventuellement vers d’autres blogueurs, d’autres comptes instagram (wonderchro, le portail de l’AE) et Simplement.pro pour que la personne trouve le chroniqueur qui lui faut.
Si tu acceptes une lecture et que c’est la cata, tu peux ensuite très bien faire un retour circonstancié à l’auteur, et lui expliquer que tu n’en feras pas de chronique sur le blog. Tu rends quand même un sacré service à l’auteur dans ce cas, car tu fais une sorte de bêta lecture même sans rentrer forcément dans les détails. Du coup, tu réponds quand même à ses attentes. Et puis bon, mieux vaudra toujours une absence de pub qu’une très mauvaise…
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Merci pour cette réponse une nouvelle fois très détaillée et très argumentée.
Je me retrouve dans la plupart de tes commentaires et c’est la démarche qui a été la mienne (sauf au début, où j’ai naïvement accepté les premières demandes sans réfléchir plus loin que le bout de mon nez) instinctivement. Car mes quelques tentatives « à l’aveugle » ont été pour la plupart désastreuses. Ou, pour le moins, trop éloignées de mes goûts pour être vraiment agréables.
Mais bon, l’avantage d’être un petit blog, c’est qu’on est assez peu sollicité. Donc je ne suis pas trop embêté par ces cas de conscience.
Merci encore pour tes conseils.
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