
(texte inédit traduit de l’anglais [Royaume-Uni] par Marie de Prémonville, titre original : Veiled
390 pages – 20 euros)
Présentation de l’éditeur : Alex Verus ne s’est jamais entendu avec le Conseil qui préside la communauté des magiciens. Mais alors que son ancien mentor est de retour en Angleterre, Alex a désespérément besoin d’alliés. Et il est prêt à tout pour en trouver, même si cela implique d’accepter une mission pour les gardiens qui ont la tâche de faire appliquer la Loi magique.
Alex forme une alliance improbable avec Caldera, sa nouvelle partenaire. Mais sa tentative de rentrer dans le rang se révèle dangereuse quand il se retrouve en possession d’un artefact que tout le monde convoite.
Mon avis : Voici venu le sixième tome des aventures d’Alex Verus. Il faut savoir que j’apprécie beaucoup cette série. Non pas qu’elle soit révolutionnaire, mais elle est rudement bien fichue. Et le personnage central est sacrément sympathique. Surtout avec sa manie de se mettre en plein milieu d’un gros tas d’embêtement sans réellement le vouloir. Pièce centrale d’un échiquier sans l’avoir désiré, le devin Alex Verus voit sans cesse sa vie menacée (et, accessoirement, sa côte grandir). Et les tomes précédents ont vu le retour de son ancien maître, le cruel Richard, mage de l’Ombre sans scrupule, dont il ignore les intentions. Il sait juste qu’elles ne sont certainement pas bonnes et que lui, Alex Verus, va sans doute être mis à contribution, contre son gré et, sans doute, au détriment de son confort, voire de son existence.
Aussi, il finit par chercher du renfort auprès du Conseil, même s’il ne les apprécie pas plus que cela. Riche idée que cela, car cela apporte une nouvelle dimension à cette série. Nous nous retrouvons plongés en plein cœur des intrigues et des luttes de pouvoir entre les différentes factions. Et c’est passionnant ! Toutes ces intrigues de palais. Tous ces mages qui cherchent à accroitre leur influence, soit par ambition personnelle, soit au nom de certains idéaux plus ou moins valables. Mais le plus souvent au détriment de ces pions qu’ils manipulent avec indifférence, voire dédain. Et quand on se retrouve dans ce rôle, c’est très moyennement agréable. De plus, l’auteur parvient, ce qui n’est pas évident, à rendre compréhensibles et clairs tous ces coups en douce. Et j’irai jusqu’à dire, à les rendre captivants. J’ai admiré avec délectation ce panier de crabes.
Dissimulation est aussi l’occasion de creuser le personnage de Caldera, gardienne intègre, quasi incapable de déroger au règlement, même quand cela amène des situations stupides, voire dangereuses. Elle prend une certaine épaisseur dans ce tome et devient très sympathique, même si, parfois, on aimerait bien lui donner une petite tape sur la tête pour la décoincer un peu. Mais il vaut mieux éviter vu qu’elle est une mage de la Terre et qu’elle est vraiment très solide : ce serait un coup à se briser la main ! Elle rejoint donc, à sa façon, les Anne (très peu visible dans cet épisode), Luna ou Variam (plus présents, mais au rôle plus annexe cette fois). Luna poursuit son entrainement et prend de l’assurance : elle devient une combattante redoutable (en fait, les cours de théorie ne l’intéressent pas du tout, seule la castagne la motive : ça promet pour la suite). On croise notre amie l’araignée magique. Bref, le petit monde d’Alex Verus, qui s’agrandit progressivement et prend de l’ampleur.
On l’aura compris, pour moi, Dissimulation est un bon cru : on est propulsé avec efficacité et brio dans une histoire trépidante, à l’intrigue riche et bien ficelé, avec des personnages qu’il est toujours agréable de retrouver. Plus qu’à attendre le septième tome, quoi !