Habemus piratam, Pierre RAUFAST

Habemus piratam – Pierre Raufast – Alma – 4 octobre 2018
(roman inédit – 229 pages – 18,50 euros)

Présentation de l’éditeur : Un jour, dans la vallée de Chantebrie, l’abbé Francis reçoit en confession un mystérieux pirate informatique qui s’accuse d’avoir enfreint les Dix Commandements. Avec délice, le prêtre plonge dans des histoires incroyables, comme celles du faux vol de la Joconde, de la romancière à succès piégée par un drone ou de Toulouse privée d’électricité au nom des étoiles. Il met alors le doigt dans un engrenage numérique qui va l’entraîner beaucoup plus loin que prévu…

Dans ce quatrième roman, Pierre Raufast allie son talent de conteur  à ses connaissances professionnelles en sécurité informatique. Il en résulte un délicieux cocktail d’anecdotes réalistes, d’humour, de suspens et d’espièglerie.

Mon avis : Avec Habemus piratam, je découvre Pierre Raufast, auteur français de 48 ans (né en 1973 à Marseille). Ce roman est son quatrième et, autant le dire tout de suite, je vais aller lire les précédents (La Fractale des raviolis, La Variante chilienne et La Baleine thébaïde) ; même si, paraît-il, les thèmes sont différents.

Dans Habemus piratam, nous sommes placés derrière l’épaule de l’abbé Francis, curé d’un petit village de la vallée de Chantebrie depuis deux ans. Il s’ennuie ferme, ce curé, à n’entendre, en confession, que des péchés mineurs. Comme la dissimulation de la lettre W au Scrabble ! Pas enthousiasmant, tout cela. Heureusement pour lui arrive un hacker. Un vrai. Empli de suffisance, mais aussi d’humour. Et qui, telle Shéhérazade, va le tenir éveillé de vendredi en vendredi (jour de confession), avec ses exploits passés, comme autant des dix commandements brisés.

Pierre Raufast compose son roman comme les contes des Mille et une nuits : une trame principale qui relie les nombreux petits récits. Chacun est indépendant, en général, mais relié par un point commun à l’histoire principale. Parfois proche (le hacker en est le personnage principal), parfois éloigné (il s’agit d’une histoire qu’il a entendu). Dans l’ensemble, pas de déception ou de temps mort : les nouvelles se lisent sans coup férir, avec délectation ou, au moins, un sourire amusé aux lèvres.

Car l’auteur adopte sans cesse ce ton détaché qui fait passer les morts les plus atroces avec facilité. Comme un bon vin permet d’avaler sans sourciller le plat le plus insipide. Et, même si les cadavres ne courent pas les rues, les morts s’accumulent tranquillement. Sans gêner la digestion, tant l’ambiance générale est à la désinvolture.

Pierre Raufast parle, dans ce roman, de ce qui lui touche à cœur : l’informatique. Cela se ressent bien quand il évoque la légèreté avec laquelle la plupart d’entre nous ne prenons pas conscience de la vulnérabilité de notre système informatique. Nos ordinateurs sont des portes ouvertes pour tout bon hacker. Et cela amène parfois des conséquences fâcheuses.

Mais ce propos est juste une toile de fond. Le principal de cette histoire, c’est ce jeu du chat et de la souris que mène le hacker et ceux qui le poursuivent. Avec habileté, Pierre Raufast nous surprend jusqu’au bout, de ficelles un peu trop grosses à des fils bien plus fins et très efficaces.

Habemus piratam est un ouvrage hautement recommandable et qui m’a fait passer de bons moments. J’attaquerai très prochainement La fractale des raviolis pour voir si je ressens le même entrain.

D’autres lectures : Yogo (Les lectures du Maki),


4 réflexions sur “Habemus piratam, Pierre RAUFAST

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