Reproduction interdite, Jean-Michel TRUONG

Présentation de l’éditeur :

Un vieil homme est retrouvé mort dans une chambre d’hôtel. Il s’agit du professeur Ballin, qui reçut le prix Nobel pour avoir été le premier à réussir le clonage d’un être humain. Dans le même temps, onze personnes décèdent dans un incendie à la maison d’arrêt, suite à des émeutes. Ces deux affaires atterrissent sur le bureau du juge Rettinger. Il n’y a, a priori, aucun lien entre elles, pourtant, certains faits troublants vont alerter le juge. Mais la recherche de la vérité pourrait lui coûter cher. Surtout quand des intérêts supérieurs sont en jeu.

Anticipation prophétique ou cauchemar paranoïaque ? Reproduction interdite nous décrit un monde où une science sans conscience pourrait bien être beaucoup plus que ruine de l’âme. Le roman a reçu le prix Mannesmann-Tally en 1989 et a été spécialement revu par l’auteur pour la présente édition.

Mon avis :

Paru pour la première fois en 1989, ce roman est toujours d’une grande actualité. Que deviendrait une société acceptant le clonage ? Sans aller dans l’excès (quoique) comme certaines super-productions hollywoodiennes (Clones, de Jonathan Mostow, par exemple), Jean-Michel Truong évoque des possibilités glaçantes, parce que réalistes. Dans son récit, une société a breveté le clonage et produit ces êtres, comme du bétail, à de multiples fins : pièces de rechanges pour humains, essentiellement, mais aussi prostitution de doubles de célébrités.

Le roman se présente comme un dossier transmis d’un agent secret étranger à un autre. Donc, les chapitres sont diverses pièces de ce dossier : rapport d’un espion à un autre, écoutes téléphoniques, surveillance d’un forum de rencontres, articles de journaux, etc. tout cela peut déstabiliser au début et demande une petite gymnastique mentale. Mais on s’y fait très rapidement et je trouve même que cela dynamise la narration.

Le personnage principal, un juge intègre jusqu’à l’excès est très attachant, malgré son côté chevalier en armure blanche. Il m’a un peu fait penser au juge François Roban, dans la série Engrenages.

J’ai donc vraiment apprécié la lecture de cet ouvrage, car tout en restant très distrayant et agréable à lire, il m’a permis d’avancer dans ma réflexion sur le clonage, ce progrès potentiel proposé par la science, ses avantages et, malheureusement, ses dérives.